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avec la cargaison de ces pillards? demanda John Davis.
 À cause des réparations importantes qui l ont retenue
jusqu à présent... Mais, je m en suis assuré par moi-même,
Davis, les réparations sont terminées, le chargement est fait,
et le départ devait avoir lieu ce matin même.
 Pour?...
 Pour les îles du Pacifique, où ces bandits se croiront en
sûreté et continueront leur métier de pirates.
 La goélette ne peut cependant sortir tant que durera
cette tourmente...
 Assurément, répondit Vasquez, et, d après l aspect du
temps, il est possible que ce retard se prolonge toute une
semaine.
 Et, tant qu ils seront là, Vasquez, le phare ne sera pas
allumé?...
 Non, Davis.
 Et d autres bâtiments risquent de se perdre comme s est
perdu le Century?
 Ce n est que trop vrai.
 On ne pourrait donc pas signaler la côte aux marins qui
s en approchent pendant la nuit?
 Si... peut-être, au moyen de feux allumés sur la grève, à
la pointe du cap San Juan. C est bien ce que j ai essayé de
faire pour avertir le Century, Davis. J ai voulu allumer un
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foyer avec des débris d épaves et des herbes sèches. Mais le
vent soufflait avec une telle furie que je n ai pu y réussir.
 Eh bien, ce que vous n avez pu faire, Vasquez, nous le
ferons, déclara John Davis. Le bois ne manquera pas. Les
débris de mon pauvre navire... et, malheureusement, ceux de
tant d autres, en fourniront en abondance. Car, enfin, si le
départ de la goélette est retardé, si le phare de l Île des États
ne peut être relevé par les bâtiments qui arrivent du large, qui
sait si d autres naufrages ne se produiront pas?
 Dans tous les cas, fit observer Vasquez, Kongre et sa
bande ne peuvent prolonger leur séjour sur l île, et la goélette
partira, j en suis bien certain, dès que le temps lui permettra
de prendre la mer...
 Pourquoi cela? demanda John Davis.
 Parce qu ils n ignorent pas que la relève pour le service
du phare doit se faire prochainement.
 La relève?...
 Oui, dans les premiers jours de mars, et nous sommes
au 18 février.
 Un navire viendra à cette époque?
 Oui, l aviso Santa-Fé doit arriver de Buenos-Ayres...
vers le 10 mars, et peut-être même plus tôt. »
John Davis eut la même pensée qui était venue à l esprit
de Vasquez.
« Ah mais! s écria-t-il, voilà qui change tout! Puisse alors
le mauvais temps durer jusque-là, et fasse le ciel que ces
misérables soient encore ici lorsque le Santa-Fé laissera
tomber son ancre dans la baie d Elgor! »
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Chapitre XI
Les pilleurs d épaves
Ils étaient là, une douzaine, Kongre et Carcante avec eux,
attirés par l instinct du pillage.
La veille, au moment où le soleil allait tomber sous
l horizon, Carcante, de la galerie du phare, avait aperçu ce
trois-mâts qui venait de l est. Kongre, prévenu, pensa que ce
bâtiment, fuyant devant la tempête, voulait gagner le détroit
de Lemaire, puis chercher abri sous la côte occidentale de
l île. Tant que le jour le lui permit, il en suivit les
mouvements, et, la nuit faite, il en distingua les feux. Il ne
tarda pas à reconnaître que le navire était à demi désemparé
et il espéra qu il irait s échouer sur cette terre qu il ne voyait
pas. Si Kongre avait allumé le phare, tout danger eût disparu.
Il se garda bien de le faire, et, quand les fanaux du Century
vinrent à s éteindre, il ne mit pas en doute que le navire ne se
fût perdu corps et biens entre le cap San Juan et la pointe
Several.
Le lendemain, l ouragan se déchaînait toujours avec
fureur. Impossible de songer à mettre la goélette dehors. Un
retard s imposait, retard qui pouvait durer quelques jours, et
cela ne manquait pas d être grave, avec la menace constante
de l arrivée de la relève. Quel que fût le dépit de Kongre et
des siens, il fallait cependant attendre coûte que coûte. Après
tout, d ailleurs, on n était qu au 19 février. La tourmente
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serait assurément calmée avant la fin du mois. À la première
éclaircie, le Carcante aurait levé l ancre et repris la mer.
Or, puisqu un bâtiment venait de se mettre à la côte,
n était-ce pas l occasion de profiter du naufrage, de recueillir,
parmi les épaves, celles qui offriraient quelque valeur, et
d accroître ainsi le prix de la cargaison qu emporterait la
goélette? L augmentation du bénéfice compenserait du moins
l aggravation du risque couru.
La question ne fut pas même discutée. On peut dire que
toute cette bande d oiseaux rapaces partit du même vol. La
chaloupe fut aussitôt parée, une douzaine des hommes et leur
chef y prirent place. Il fallu lutter à force d avirons contre le
vent qui soufflait en foudre et refoulait les eaux dans la baie.
Une heure et demie suffit à peine pour atteindre les dernières
falaises; mais, avec l aide de la voile, le retour s effectuerait
rapidement.
La chaloupe accosta la rive nord de la baie, en face de la
caverne. Tous débarquèrent et se précipitèrent vers le lieu du
naufrage.
C est à ce moment qu éclatèrent les cris qui
interrompirent la conversation de John Davis et de Vasquez.
Aussitôt celui-ci rampa jusqu à l entrée de la grotte, en
prenant garde de ne point être aperçu.
Un instant après, John Davis s était glissé près de lui :
«Vous! lui dit Vasquez. Laissez-moi seul!... Il vous faut
du repos.
 Non, répondit John Davis. Je suis tout à fait bien,
maintenant. Et, moi aussi, je viens voir ce troupeau de
bandits. »
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C était un homme énergique, ce second du Century, non
moins résolu que Vasquez, un de ces fils d Amérique au
tempérament de fer, et, certes, il devait avoir, comme on dit
vulgairement, « l âme chevillée au corps » pour que l une ne
se fût pas séparée de l autre après le naufrage du trois-mâts!
En même temps excellent marin. Il avait servi comme
premier maître dans la flotte des États-Unis avant de naviguer
au commerce, et, au retour du Century à Mobile, Harry [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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